Présentation des livres d'artiste et des collages d'Olivier Pin-Fat

18.05.2023

Nous sommes heureux de vous convier à la présentation des livres d’artistes et collages d’Oliver Pin-Fat, le jeudi 25 mai 2023 à partir de 18h.

Les livres faits à la main, collages et tirages seront exposés à la libraire pour quelques jours permettant une découverte des oeuvres unique au contact des objets. 

Nous n'avons jamais été confrontés à de telles images, si directes, si dénuées de romantisme et si sensibles à la fois. Pin-Fat présente son travail dans de gigantesques albums, qui renvoient plus au format du "vrai" cinéma qu'à celui du documentaire, soulignant l'aspect fascinant de sa démarche généreuse et dérangeante à la fois." - Christian Caujolle (1998)

Utilisant volontairement un process dur à maitriser, Olivier Pin-Fat accepte la disparition et la perte qu’induise le travail en chambre noire, pour se saisir de l’accident.

Une grande partie de sa pratique depuis 2003 s'appuie fortement, mais non exclusivement, sur la destruction de l'image elle-même, impliquant souvent le vandalisme de la pellicule avant ou pendant son développement. Ce processus aboutit à l'érosion de ce qui a été photographié avec l'appareil, voire à sa destruction totale (ou « mort-naissance »). Dans cette optique, un second « moment décisif » se produit, après l'acte photographique initial. La surface extérieure de son travail reflète et renforce le plus souvent son contenu intérieur. Ils se retrouvent dans un état de flux symbiotique l'un avec l'autre.

Pour ces trois livres faits à la main, noir, gris et blanc, il a choisi de travailler avec le format Leporello pour mettre l'accent sur un jeu stroboscopique, entre les cadres éclatés des collages et les photographies intégrales en plein cadre. Cela met en évidence l'idée de démolition/reconstruction, de décomposition et de métamorphose au sein de l'œuvre. Les possibilités infinies d'affichage et de combinaisons de pages nous oblige à lire l'œuvre de Pin-Fat de façons multiples et complexes.

Les collages uniques présentés sont très étroitement liés au format Leporello. Ils suivent leurs gradations, les noirs s'estompant dans les gris et émergeant finalement dans la cécité des blancs. Les livres et les pièces encadrées, en résonance, traitent de l'explosion du cadre, mais aussi de la destruction et de la reconstruction d'une archive particulière. Outre le contenu, la forme de l'œuvre aborde des idées sur la manière dont la mémoire se décompose au fil du temps en fragments et en éclats pour être fantasmée et reconstruite. Les traces du passé, intactes ou fictives, peuvent encore hanter le cadre ou l’« idée », jamais comme des « vérités » totales, mais plutôt comme des lambeaux déchirés ou des éclats.

Si les images, ici, sont des souvenirs ou mirages, elles n'appartiennent pas à d'autres - non "vernaculaire" - mais à Pin-Fat. En fin de compte, il s'agit de présences interdépendantes dans l'absence, ou d'absences dans la présence, qui apparaissent et disparaissent encore et encore tout au long de la série, tout en détruisant des parties d'archives sélectionnées.

 

We are happy to invite you to Olivier Pin-Fat’s presentation of artist books and collages on Thursday the 25th of May 2023 starting from 6pm.

The handmade photobooks, collages and prints will be displayed for a few days at the book shop allowing a unique experience with the objects. 

“We have never been confronted by such images, which are so direct, so devoid of romanticism and yet so sensitive at the same time. Pin-Fat presents his work in gigantic albums, which refer more to the format of ‘real’ cinema than to documentary, emphasizing the fascinating aspect of his generous as well as disturbing approach.” – Christian Caujolle (1998)

Deliberately using a process which is hard to control, Olivier Pin-Fat accepts the disappearances and losses inherent to darkroom practice to embrace the accidental.

A large part of his practice from 2003 onwards has leaned heavily, but not exclusively, on the destruction of the image itself, often involving the vandalism of the film prior or even during its development. This process results in the erosion of what was photographed with the camera, if not its total destruction (or ‘still-birth’). In this sense, a second ‘decisive moment’ ostensibly occurs after the initial photographic (f)act has taken place. The surface exterior of his work more often than not reflects and enhances its inner content. Both are in a state of symbiotic flux with one another.

For these three handmade books, black, grey and white, he chose to work with the concertina book format to emphasise a strobe-like almost schizophrenic interplay between the exploded frames of collages and single full framed integral photographs. It highlights the idea of demolition/reconstruction, breakdown and metamorphosis within the work. The endless possibilities of display and of page combinations given by the Leporello format also forces us to read Pin-Fat’s work in multiple and complex ways.

These 3 handmade books, each over 9 meters long, although very obviously interrelated to one another, each contain their own unique hidden ‘narrative’ - like transparent spinal cartilage embedded with strange coding or energies lurking beneath the surface. It’s up to the reader to make the literary connections.

The handmade collage pieces presented are unique and are very closely related to the Leporellos. They follow the 3 handmade books’ gradations of blacks fading into the greys and emerging finally into the blindness of the whites. Both elements, books and framed pieces, address the explosion of the full frame (into shrapnel) as well as the destruction and reconstruction of part of a particular archive. Aside from the content, the work’s form touches on ideas of how memory over time breaks down, smashes into pieces to be fantasised and rebuilt into yet another type of mirage. Traces of the past, whether whole or fictional, can still haunt the reinvented, the reconstructed, never as complete ‘truths’ but more as torn shreds or shards.

If pictures are memories or mirages, these are not other people’s - this is not ‘vernacular’ work - they are Pin-Fat’s very own. Ultimately, they are interrelated presences in absence, or absences in presence appearing and disappearing again and again throughout the entire series whilst destroying parts of a selected archive.